Intermediaries #1 • 2022
Diamètre des tasses : 52 mm
Diamètre des coupelles : 120 mm
Dimensions des sucres : 26 x 16,5 x 11,5 mm
Parchemin de chèvre, parchemin de chèvre teinté, parchemin de chèvre doré à la feuille d’or 24 carats, poirier, ébène
Expositions
2024 - Anciens Abattoirs - Mons - Belgique
2023 - Galerie Imagoars - Venise - Italie
2022 - Musée d'Art Contemporain du 21e siècle - Kanazawa - Japon
2021 - Pôle des Métiers d'art du Pays Ségali - Sauveterre-de-Rouergue - France
Collection personnelle
Cet ensemble de tasses, coupelles et sucres est entièrement réalisé à la main, en feuilles de parchemin de chèvre sculptées et superposées. Cette technique de sculpture sur parchemin a été inventée par les maitres luthiers européens des 16e et 17e siècles. Ces artisans sculptaient des rosaces en parchemin pour décorer l'ouïe - ouverture circulaire pratiquée dans les tables d'harmonie - des instruments de musique anciens tels que le clavecin, la guitare baroque, le luth ou encore la viole de gambe.
À travers mon œuvre "Intermediaries", j'ai souhaité revisiter ce savoir-faire multiséculaire en élaborant une série de sculptures plus personnelles. Dépassant son statut purement ornemental, dans le cas des rosaces en parchemin qui décorent les instruments anciens, ou bien quand il est utilisé comme simple support à l’écriture ou à l'enluminure, le parchemin, dans le contexte de mon œuvre "Intermediaries", transcende ses fonctions premières et devient alors un matériau créateur d'expression artistique à part entière, au même titre que la terre, le bois ou la pierre.
À ma connaissance, "Intermédiaries" est la première sculpture entièrement réalisée en parchemin. Elle est née d’une recherche autour de l’ornement « terpnopoïétique » (qui procure du plaisir). Cette réflexion s’appuie sur les travaux de l’historien de l’art Oleg Grabar et plus particulièrement sur sa théorie de l’ornement comme intermédiaire entre le spectateur et l’œuvre d’art. Il explique que "l'ornement se définit par le sentiment de plaisir que l'on ressent en le regardant. Ce n'est plus une chose, mais une émotion, une passion, une idée, qui affectent tout ce qui est créé par les artistes et les artisans. C'est une propriété de l'œuvre d'art qui transforme celui qui la regarde."
À partir d’objets quelconques, une tasse à café, une coupelle, des sucres, j’explore, par le biais de l’ornementation, cette transformation de l’ordinaire en extraordinaire, du commun en exceptionnel, de l’objet en œuvre d’art. L’ornement, ainsi poussé à son paroxysme, libère son potentiel émotionnel et questionne le spectateur sur son rapport à l’objet.